samedi 28 octobre 2017

La Toussaint, Halloween, Samhain et moi

Photos : Mes potirons de l'an dernier. 



Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à vous avertir que j'utiliserais l'appellation Samonios à la place de Samain. Il semblerait que ce soit l'appellation Gauloise. Et bien que je sois loin d'être une reconstitutionniste, je suis plutôt dans le ressentit intuitif, j'aime bien la sonorité du mot « Samonios ». Alors, je vais l'utiliser.

La fête qui me touchait le moins étant petite, mais qui aux fils des années, s'infiltrait en moi. Si j'ai fait mon tout premier autel pour Litha cet été, Samonios c'est éveillé en moi plus tôt.
Petites filles, mes grands parents m'amenaient à la messe de la toussaint, ça ne me dérangeait pas, mais je n'étais pas particulièrement sensible à cette célébration, j'ai eu très jeune un blocage avec la notion de Saint, je n'ai pas d'explication c'est juste que "la fête de tous les Saints" ne me parlait pas plus que la notion même de Saint », et puis au milieu de mon enfance mon premier grand parent est décédé à peu-près au même moment où Halloween est arrivé sur le sol français dans les années 90. Au début, je ne prêtais pas attention à la signification de cette fête, (pourvoir se déguiser, faire du porte à porte pour des bonbons, quand tu as 7 ans c'est le must). Puis j'ai grandi et j'ai commencé à prêter attention aux légendes autour d'Halloween (Jack au lanterne, le voile d'entre les mondes qui se rétréci… pour finir par découvrir Samonios le nouvel an celte, culte des ancêtres, le meilleur moment pour s'ouvrir à eux dans une prière, une méditation ou un rituel.

Aujourd'hui les deux fêtes Halloween et Samonios, me conviennent et me parlent… alors j'entends déjà les gens déblatérer sur la fête commerciale qu'est Halloween. Alors, oui c'est commercial, mais bon quand on sait qu'on peut la faire avec cinq euros (deux paquets de bonbons et une citrouille du jardin dont la pulpe servira pour plusieurs plats) ce n'est pas plus commercial que Noël ou Pacque. Et puis, il y a un truc que j'aime bien quand j'observe les enfants se balader pour demander des bonbons où un sort, c'est le fait de voir que la peur de l'étranger disparaît, c'est le fait que cette tradition permette un échange qui ne se fait pas habituellement et qu'il n'y a donc pas que des aspects négatifs au niveau commerciale de cette fête.

Je n'ai pas encore fait de rituels spécifiques à Samonios, je ne suis pas sûre de pouvoir faire quelque chose niveau pratique cette année étant en voyage avec des amis, en dehors d'une méditation et d'une prière. Ce qui est sûr c'est que mes proches seront présents dans mon esprit (même si dans le fond, je pense régulièrement à chacun d'entre eux).
Bref comme vous le voyez au niveau du paganisme j'y vais à tâtons, cela ne me gêne pas et si d'autres débutant(es) passent sur mon blog en tâtonnant, vous ne devez pas non plus être gêné par votre pratique ou non pratique des sabbaths. Nous avons tous un vécu, tous un rythme et une sensibilité différente. Il se peut que des sabbaths ne nous parle pas, cela arrive…et c'est normal, nous ne pouvons pas tous être sensible aux même choses.

vendredi 20 octobre 2017

Faites taire ces femmes qu'on ne saurait entendre !






On en arrive là. Quelques jours seulement après que la digue du silence se soit brisée, mais déjà beaucoup détournent le regard, ferment les yeux et trouvent qu'on en parle de trop. On en parle beaucoup d'accords, mais de trop ? Jamais de trop, surtout quant-on voit l'amnésie qui touche un bon nombre de personnes dès que le silence revient. Dans un précédent texte j'ai parlé des anciens témoignages de Rose Mcgowan ou de Florence Darel, mais qui d'autres s'en souvient ? Pourtant, on peut les retrouver sur Madmoizelle et Causette.

Ce n'est pas le seul cas d'amnésie, on peut parler d'un bon nombre d'homme comme ça, j'en reviens à Polanski, si les féministes n'étaient pas intervenus, qui se serait souvenu qu'il est sur le sol français parce qu'il n'a pas le courage de purger sa peine pour viol ?
Jean Luc Lahaie, dans un film avec une réplique à connotation pédophile : oublie des scénaristes ? Denis Baupin et son non lieu.

Bertrand Cantat dont on exige, à juste titre « parce qu'il a purgé sa peine » de laisser vivre sa vie. Oui, c'est compréhensible de vouloir refaire sa vie c'est même humain, mais ça ne veut pas dire sous les projecteurs, aux yeux de tous. Beaucoup disent :« Oui, mais c'est un artiste, il a besoin des projecteurs ».
Heu… est-ce qu'on voit Yves Jamait, Carmen Maria Vega ou même une personne comme le leader du "Naheulband" être sous les projecteurs en jouant les romantiques incompris ? En faisant silence sur son harcèlement qui mena une seconde femme au suicide. Et ça bien sûr, il ne faut pas en parler. Une mort c'est déjà gênant alors une deuxième, ne pas en parler, avoir le toupet de faire le coq sous les projecteurs pendant que d'autres artistes galèrent et demander le silence… Oui le silence.

Maintenant que j'écris ces mots une image me vient en tête. Je ne sais pas si beaucoup de ceux qui me liront suivent la série du Doctor Who, mais il y a des créatures nommées « Les silences » qu'on n'oublie dès qu'on détourne les yeux.
Les histoires d'agressions sexuelles me font penser à ces créatures. Quand on en parle ça donne la chaire de poule, ça effraie, ça fait fuir ou crée un désir de s'en éloigner, mais une fois tût, l'amnésie arrive. Il y a une exception à la règle : « L'aigle noir », à croire que quand c'est dit de façon plus poétique, la réalité est plus acceptable.





Et puis c'est vrai que ça dérange. En tant normal déjà la peur des femmes est ressentit avec des tonnes de légendes urbaines aussi désuètes que présente telle que "attention aux femmes au volant" prétextant les accidents (déconstruit par les assureurs d'ailleurs) en évitant de dire que c'est surtout par peur d'une visite chez un amant (on a que ça en tête, c'est connue);  les injonctions comme "ne pas être trop musclé" (avoir l'air fragile pour ne pas être trop dangereuse) bon et je passe sur les mythes telle que celui de Lilith ou même Pandora... J'en ferais en article dans quelques temps. J'attends de mûrir un peu avant de m'y attaquer.

Bref cette peur des femmes encrait dans la culture occidentale, cette peur qui fait dire que "Les femmes sont trop bavardes" alors que là encore c'est un indice sur la volonté de nous faire taire, c'est la peur de s'entendre dire des vérités. Mais qu'elle vérité ? Celle de leurs règles, de leur morale tellement paradoxale qu'elles ne tiennent pas debout. Comme par exemple "aux hommes l'expérience, aux femmes la virginité sacré", alors oui la théorie on connaît, mais dans la pratique, si les femmes devait vraiment garder leurs virginités  comment faisait les hommes pour avoir de l’expérience ? En voilà un de non sens... Ce qui amène à considérer les femmes comme des trophées, ce qui amène aux viols, aux abus de pouvoir, qu'accepter notre liberté est pour eux un abandon de pouvoir. Voilà pourquoi notre parole les gènes, parler des violences sexuelles c'est parler des divers paradoxes construits dans les systèmes patriarcat autour. C'est faire trembler les mûrs, les fondations même de nos société. 

dimanche 15 octobre 2017

Mon corps de femme.



Illustration : Luis Royo


Je réfléchissais à un article : mon panthéon, puis juste aborder ma Lilith… Mais, en faite là, ça m'échappe, je me noie dans ma colère, dans ma frustration, ma soif de justice et reconnaissance pour la femme que je suis. Et puis, il y a l'actualité, les débats autour de ces actualités et les commentaires autour de ces débats… et le besoin de me lâcher. D'autres l'on fait, je ne le fais pas pour faire pareil, mais juste parce que c'est un besoin, qu'il « faut que ça sorte », pourquoi toute en même temps ?? Parce que j'ai l'impression qu'une digue à céder et que c'est une vague immense et puissance qui est en train de nous submerger toute !


Tant de choses, tant de paroles et d'actes. Tant de débats, tant de questions, tant de suppositions… Mais toujours venant d'hommes qui parlent entre eux, nous disent à notre place ce que nous sommes, nous fond subir leurs erreurs à notre sujet tel Freud et son mépris du clitoris. Tient, d'ailleurs, clitoris. Un gros mot qui fait naître encore plus de débat… Est-ce-que les mots, pénis, phallus ou bourse font autant de débat ?? Est-ce qu'on voit des femmes, philosophes, politiciennes, doctoresses, voir prêtresses s'assoir entres-elles pour parler à la place des hommes de leur panne, rupture de frein ou la taille et l'épaisseur de leurs barbes. Est-ce qu'on voit des femmes intellectuelles se réunir pour débattre des poils pubiens masculins à travers l'histoire à l'image de ce cher Pan évoluant en diable. (y aurait matière.. après tout il y a bien ce genre de choses sur la Vénus du Paléolithique, par rapport à notre vision actuelle). 

Vous parlez du mystère de nos corps, mais en fait il n'y a pas de mystère. Il est comme le vôtre : une enveloppe de chaire, de sang abritant notre âme et notre esprit. Comme le vôtre il a besoin de jouissances charnelles, gastronomiques, musicales. Comme le vôtre, il a le droit et surtout le besoin au respect… et quand je parle du respect du corps, je ne parle pas du pourcentage de chaire montrer (qui change selon les cultures, époques et même individu), quand je dis respect de son corps je ne parle pas non plus, du fait de l'utiliser le moins possible. Je parle de respecter sa sensibilité, ses limites et ses besoins physiques, ne pas l'obliger à subir ce que d'autres voudrez lui faire faire, ne pas céder aux injonctions des autres pour leur faire plaisir alors que votre corps refuse ou au contraire réclame. C'est ça pour moi, se respecter.

Pourtant, c'est ce que notre culture nous ordonne de faire « ne pas écouter notre corps, aller au-delà et accepter de le torturer pour le plaisir d'autrui afin de réussir », mais réussir quoi ? Voilà ce à quoi nous sommes éduqué dès l'enfance. Oh je vous arrête, je ne parle pas de performances sportives qui sont quelques choses que l'on fait volontairement, qui nous fait du bien. Je parle de toutes ces injonctions « souffrir pour être belle », « attention à ta musculature, trop c'est moche », « épile-toi ». Après tout, avons-nous déjà vue Elise Lucet, invitant Marina Carrère et Roselin Bachelot pour parler de la calvitie masculine ?? Ce qui est paradoxale avec ça, c'est que peut importe qu'on soit ou non dans la norme. Nous sommes le mal. Soit nous sommes « moche » et nous devrions faire des efforts soit nous sommes « belle », mais faudra pas qu'on se plaigne si ça nous attire des ennuis. 

D'ailleurs en parlant de s'attirer des ennuie sur notre physique. C'est quand même dingue la mémoire courte des hommes et de certaines femmes. Ah chaque fois qu'une histoire d'agression ce fait on reproche à la victime son manque de réaction (Tétanisation ça parle à personne bien-sûr), puis on lui reproche son silence (en même tant, comment voulait vous qu'elle parle, si elle sait qu'on va lui dire que « oui, mais tu es un peu responsable ?)



Sans parler encore et toujours de cette honte sur nos corps. Je reviens sur le témoignage de l'actrice Florence Darel qui parlait de l'accusation d'être séduisante. On a des seins et des fesses, oui et alors ? Nos seins sont avant tout pour l'éventualité de notre maternité, nos fesses sont juste ce qui relie le dos à nos jambes, qui nous permettent de ne pas avoir d'escarre quand on s'assoit plusieurs heures. Rien de sexuel à la base quoi. Et puis c'est quoi cet autre argument "oui, mais vous les montrez, ce n'est pas pour rien " Non, mais vous pensez que l'on s'habille uniquement pour le regard des hommes, que l'on a que ça en tête ? Et l'envie de sentir les éléments naturels sur nous, ça ne parle à personne ? Le soleil, le vent directement sur la peau et quand bien même ! Juste l'envie de s'habiller de telle ou telle façon, juste parce qu'on à envie, qu'on aime, qu'on se sent bien dedans. Encore une fois, est-ce qu'on voit des femmes de diverses professions (on va dire flics là) débattent sur le côté provocant d'une chemise homme qui nous donnerait envie de la déboutonner ou d'un pantalon qui moule bien les fesses d'hommes nous donnant l'envie d'y mettre la main ? (non, mais nous aussi, nous avons des hormones, hein).


Et vous savez quoi, bas tous ces diktats, toutes ces injonctions, toutes ces culpabilisations, m'emmerdent, nous emmerde. Aujourd'hui j'ai envie de le dire. Je suis une femme, physiquement et mentalement une femme, vous faites tout pour que je subisse la honte que vous infligez à mon sexe et me sente faible. Mais vos apriori je les emmerde. Je ressens les moindres parcelles de mon corps, la moindre particularité, jusqu'au chatouillement d'une blessure cicatriser de mon enfance. Je montre ma peau parce que je l'ai décidé (ou que je crève de chaud), je la cache parce que je l'ai décidé (où que j'ai trop froid).
J'aime le sexe et j'assume ma sexualité, je sais donc que pour les agressions à ce sujet, je ne serais pas défendue… Mais je ne dis pas que je ne me défendrais pas, une réaction physique peut permettre à mon agresseur d'avoir le toupet de porter plainte contre moi pour coup et blessure ?? Je commence à avoir une expérience dans la sorcellerie, je n'hésiterais pas à m'en servir. Je suis gourmande, j'aime le gras, le risotto et les ficelles Picarde, j'ai la chance de ne pas grossir, mais je dois tout de même subir les réflexions sur « fait attention quand même ».
J'aime le sport et j'ai toujours envie de faire bouffer mes baskets à toutes personnes qui me sort « non, mais fait gaffe à des mollets quand même »… sinon, je vis avec une rupture des ligaments croisés du genou, ça semble moins important pour les mêmes personnes.



Bref, je suis une femme et je ne suis pas une énigme, un être étrange à décortiquer. Je ne suis pas non plus un alibi montré quand on en a besoin. Je ne suis pas un faire-valoir pour cacher votre impuissance, je ne suis pas un leurre à utiliser pour changer de sujet. Mes agressions subit sont des agressions il n'y a pas de trie à faire selon la période politique, qui me l'a fait subir et son compte en banque. Je suis une personne faisant partie de la moitié de l'humanité et voulant être reconnu comme partie intégrante de cette humanité. Ni plus, ni moins… Juste humaine

Illustration : Victoria Francés