vendredi 20 octobre 2017

Faites taire ces femmes qu'on ne saurait entendre !






On en arrive là. Quelques jours seulement après que la digue du silence se soit brisée, mais déjà beaucoup détournent le regard, ferment les yeux et trouvent qu'on en parle de trop. On en parle beaucoup d'accords, mais de trop ? Jamais de trop, surtout quant-on voit l'amnésie qui touche un bon nombre de personnes dès que le silence revient. Dans un précédent texte j'ai parlé des anciens témoignages de Rose Mcgowan ou de Florence Darel, mais qui d'autres s'en souvient ? Pourtant, on peut les retrouver sur Madmoizelle et Causette.

Ce n'est pas le seul cas d'amnésie, on peut parler d'un bon nombre d'homme comme ça, j'en reviens à Polanski, si les féministes n'étaient pas intervenus, qui se serait souvenu qu'il est sur le sol français parce qu'il n'a pas le courage de purger sa peine pour viol ?
Jean Luc Lahaie, dans un film avec une réplique à connotation pédophile : oublie des scénaristes ? Denis Baupin et son non lieu.

Bertrand Cantat dont on exige, à juste titre « parce qu'il a purgé sa peine » de laisser vivre sa vie. Oui, c'est compréhensible de vouloir refaire sa vie c'est même humain, mais ça ne veut pas dire sous les projecteurs, aux yeux de tous. Beaucoup disent :« Oui, mais c'est un artiste, il a besoin des projecteurs ».
Heu… est-ce qu'on voit Yves Jamait, Carmen Maria Vega ou même une personne comme le leader du "Naheulband" être sous les projecteurs en jouant les romantiques incompris ? En faisant silence sur son harcèlement qui mena une seconde femme au suicide. Et ça bien sûr, il ne faut pas en parler. Une mort c'est déjà gênant alors une deuxième, ne pas en parler, avoir le toupet de faire le coq sous les projecteurs pendant que d'autres artistes galèrent et demander le silence… Oui le silence.

Maintenant que j'écris ces mots une image me vient en tête. Je ne sais pas si beaucoup de ceux qui me liront suivent la série du Doctor Who, mais il y a des créatures nommées « Les silences » qu'on n'oublie dès qu'on détourne les yeux.
Les histoires d'agressions sexuelles me font penser à ces créatures. Quand on en parle ça donne la chaire de poule, ça effraie, ça fait fuir ou crée un désir de s'en éloigner, mais une fois tût, l'amnésie arrive. Il y a une exception à la règle : « L'aigle noir », à croire que quand c'est dit de façon plus poétique, la réalité est plus acceptable.





Et puis c'est vrai que ça dérange. En tant normal déjà la peur des femmes est ressentit avec des tonnes de légendes urbaines aussi désuètes que présente telle que "attention aux femmes au volant" prétextant les accidents (déconstruit par les assureurs d'ailleurs) en évitant de dire que c'est surtout par peur d'une visite chez un amant (on a que ça en tête, c'est connue);  les injonctions comme "ne pas être trop musclé" (avoir l'air fragile pour ne pas être trop dangereuse) bon et je passe sur les mythes telle que celui de Lilith ou même Pandora... J'en ferais en article dans quelques temps. J'attends de mûrir un peu avant de m'y attaquer.

Bref cette peur des femmes encrait dans la culture occidentale, cette peur qui fait dire que "Les femmes sont trop bavardes" alors que là encore c'est un indice sur la volonté de nous faire taire, c'est la peur de s'entendre dire des vérités. Mais qu'elle vérité ? Celle de leurs règles, de leur morale tellement paradoxale qu'elles ne tiennent pas debout. Comme par exemple "aux hommes l'expérience, aux femmes la virginité sacré", alors oui la théorie on connaît, mais dans la pratique, si les femmes devait vraiment garder leurs virginités  comment faisait les hommes pour avoir de l’expérience ? En voilà un de non sens... Ce qui amène à considérer les femmes comme des trophées, ce qui amène aux viols, aux abus de pouvoir, qu'accepter notre liberté est pour eux un abandon de pouvoir. Voilà pourquoi notre parole les gènes, parler des violences sexuelles c'est parler des divers paradoxes construits dans les systèmes patriarcat autour. C'est faire trembler les mûrs, les fondations même de nos société. 

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